
El palestino
Il me demande s'il peut faire un selfie avec moi. — Volontiers, que je lui réponds avec un grand sourire. Et là... je rajoute avec malice une condition : un selfie contre une douche.
Il me demande s'il peut faire un selfie avec moi. — Volontiers, que je lui réponds avec un grand sourire. Et là... je rajoute avec malice une condition : un selfie contre une douche.
Lorsqu’elle prend enfin congé, je m’écroule sur le lit et exhale tout le malaise de cette rencontre. Puis je chuchote à Antonin : — Putain, ça va être long.
C’est en son sein feuillu que bruisse une chose inconnue. À nouveau, le végétal siffle et crisse et quelques-unes de ses branches s’agitent. Les poils se dressent sur ma peau, une crampe de terreur me mord l’estomac.
Les heures s’écoulent et bientôt, la salmonellose perd sa place numéro 1 sur le podium de nos soucis. Comme le disait Jacque Chirac : "Les merdes volent en escadrilles."
L’ennui quand vous êtes un beau parleur persuasif, c’est qu’après, il faut assumer. Je me suis entouré d’un équipage de vauriens enrôlés des soirs de beuveries dans des bars à pu... à filles. Le pire c’est qu’on l’a loué ce bateau ! Une fois je me souviens, c’était à la famille Von Opel.
Je relance aussitôt les recherches dans le silence gênant du romantisme agonisant. J'expérimente une rage intérieure stérile qui ne sera jamais portée à la connaissance des marketeurs de ce côté du globe.
L’adrénaline me redresse aussitôt sur mes fesses et l’estomac mordu par le stress, je tends la main vers cette bouche béante sur l’obscurité du bush. Mes doigts agrippent la tirette de la fermeture éclair et je la remonte à toute vitesse. Juste à temps.
PAN-PAN, avarie moteur. Nous sommes en rade sur l’océan Pacifique...
J’ai soudain l’intuition animale que je ne vais plus rien apprécier de ce qu’elle va continuer à me livrer. La torpeur me fait mettre un pied devant l’autre et je m’entends même la questionner : “Et où est cet enfant ? — Il est mort,” me répond-elle. Exactement, je ne m’attendais pas à mieux.
C’est à cet instant que mes certitudes chavirèrent. Mes acquis, ma conception du monde, tout ! Tout avait basculé et flottait à présent dans l’air autour de moi, dans un nuage de perplexité et d’hébétude.
Dans un semblant de brainstorming, j’évoque la possibilité de faire du stop. La fermière m’arrête net. “Mademoiselle, si une voiture passe par là avant que le soleil ne vous ait desséchée, ce ne sera pas une chance pour vous. Les règles ne sont pas les mêmes dans le désert."
Notre chauffeur nous conduit jusqu’à une Lada Niva, véhicule russe sans prétention ni balisage de quelque sorte. J’ai un doute sur le chauffeur que je ne verbalise pas.
J’avais signé mon contrat. Seulement, certaines lignes de ce papelard invalide étaient restées sombres, et le fumier s’était chargé de les éclaircir une fois le piège de l’isolation extrême refermé sur moi.
Une nuit, je suis tirée de mon sommeil pour une raison que je ne parviens pas tout de suite à identifier.
Ainsi, faire du stop dans le désert s'avéra être un plan au déroulé douteux. Il s'agit d'une suite, je vous invite à lire "les monstres du bush 1/2", si vous ne l'avez pas déjà fait.