
Coincée dans le désert 1/2
J’avais signé mon contrat. Seulement, certaines lignes de ce papelard invalide étaient restées sombres, et le fumier s’était chargé de les éclaircir une fois le piège de l’isolation extrême refermé sur moi.
Micro récits de voyages, parfois drôles, inquiétants, inspirants, assurément divertissants. À scroller sans modération !
J’avais signé mon contrat. Seulement, certaines lignes de ce papelard invalide étaient restées sombres, et le fumier s’était chargé de les éclaircir une fois le piège de l’isolation extrême refermé sur moi.
Une nuit, je suis tirée de mon sommeil pour une raison que je ne parviens pas tout de suite à identifier.
Ainsi, faire du stop dans le désert s'avéra être un plan au déroulé douteux. Il s'agit d'une suite, je vous invite à lire "les monstres du bush 1/2", si vous ne l'avez pas déjà fait.
Dans ma collection de fausses bonnes idées qui finissent mal, ou du moins pas très bien, on retrouve listé : “faire du stop dans le désert”. Non pas car l’idée est intrinsèquement mauvaise, ou bien car l’histoire ne se déroula pas comme prévu. Non, mais bien l'addition de ces deux choses-là.
"Je suis guide spirituel, reprend t-il, je guéris la dépression grâce aux champignons.” Bien manger, c’est le début du bonheur, mais j’imagine qu’ici, il ne s’agit pas de soigner les gens avec une poêlée de chanterelles à la crème.
Rencontre d'un homme qui avait tiré les mauvais traits et le mauvais numéro.
J’imagine volontiers la scène sur le point de se dérouler dans cette pièce minuscule où je suis prise en otage par mes sphincters, mais je tâche de rassurer ma crédibilité : “Non, quand même pas ...”
Dans l’immensité des steppes kirghizes, on n'entend que quatre paires de sabots raisonner sur le sol gelé. Nous suivons notre guide, emmitouflé dans un énorme manteau camouflage. Nous faisons confiance à cette silhouette sévère et silencieuse qui nous perd dans le désert.
Dans un moment de grande inspiration, je m’engage à vélo avec ma gourde de soixante-quinze centilitres, dans le désert le plus aride du monde. Contre toutes attentes, cela se passe mal.
Je ne sais pas depuis combien je dormais, mais je suis brusquement sortie de mon sommeil par un bourdonnement grave. Mes yeux sont ouverts et balaient machinalement l’obscurité de la pièce. Le grondement s’intensifie pour devenir un vacarme confus et assourdissant.
L’erreur que nous venons de commettre est aussi stupide que surprenante, aussi, sommes nous plongés quelques instants dans une stupeur muette. Le fonctionnement de nos cerveaux est altéré par la piquette, je vais même finalement jusqu’à rire de notre bêtise. Nous pouffons de concert, inconscients.
Je m’assois sur le lit, la brindille tire le rideau d’un coup sec et m’intime de retirer mon t-shirt. Je m'exécute machinalement. Une sorte de torpeur m’a saisie par les épaules depuis mon arrivée dans la pièce et son étreinte se fait de plus en plus rigide.
Je suis hébergée pour quelques nuits chez un couple et ceux que j’identifie comme leurs trois enfants. Ma vessie me maltraite depuis ma descente du cube de tôle ondulée qui a fait office de taxi.
Le pêcheur n’a de cesse de m’expliquer qu’ici, nous sommes livrés à nous-mêmes, dans une des natures les plus hostiles au monde…
Lorsque j’ouvre la porte des toilettes, un spectacle peu banal me fige d’effroi. Quelques secondes sont nécessaires pour que je comprenne ce que mes yeux découvrent