En évaluant le trafic pour traverser la rue, l'idée de traverser tout le pays en moto peut paraitre saugrenue. Pourtant, pas besoin d'être un as du guidon ou un aventurier de l'extrême, n'importe qui un peu débrouillard peut le faire. La moto est un fondamental du Vietnam, et c'est bien dommage de passer à coté. Voici donc notre guide pour visiter le Vietnam par la route et y survivre.

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Passage obligé — Hải Vân Pass

La base

Vivre sur la route

Bon à savoir

Avertissement

Conduire comporte un certain nombre de désagréments, tels que décéder, tuer, être blessé ou blesser sérieusement. Au Vietnam encore plus. Le taux de mortalité sur la route y est 5 fois plus élevé qu'en France. Faucher quelqu'un c'est 30 ans dans les geôles vietnamiennes, mourir c'est définitif. Vous êtes prévenus!

I. La base

Le coté légal

La grande majorité des étrangers conduit tout à fait illégalement. Aux dernières nouvelles, seul le permis vietnamien est valide, et il est impossible de se le procurer avec un visa tourisme. Il vous faudra un visa business, un permis de travail ou une carte de résident.

Sur internet, le statut du permis international est souvent flou. Les pays avec le permis international de la convention 1968 sont reconnus au Vietnam. C'est le cas de la France. Avec le permis international origine France, vous pouvez donc en théorie vous faire assurer et rouler légalement, sous réserve bien sûr d'avoir le permis moto, ainsi que du bon vouloir variable des autorités locales. La confusion vient du fait que le Royaume Uni, les États Unis et l'Australie ont le permis international 1949, non reconnu au Vietnam.

Si vous êtes titulaire d'un permis valide, il n'y a pas vraiment d'assurance tiers au Vietnam. Il vous faudra donc vous faire assurer depuis chez vous. Beaucoup d'assurances sont curieusement précises au sujet de vous couvrir sur la conduite en Asie : non, tout sauf ça.
Sans permis valide vous n'existez pas pour les assureurs. En cas de problème, démerdez-vous.

Nous n'encourageons pas particulièrement l'illégalité, mais le monde ce n'est pas l'Occident. Au Vietnam, le code de la route est assez singulier, la proportion de conducteurs assurés ou titulaires d'un permis est probablement pas 100%, il n'est pas rare de croiser 5 Viets sans casque sur un scooter qui grillent un feu rouge au téléphone à contre-sens. Donc peu de voyageurs se soucient de s'assurer ou même d'avoir un permis moto dans leurs pays d'origine. C'est le Vietnam ici, et j'imagine que vous venez pour l'aventure, pas pour enfiler des perles.

Choisir sa monture

On trouve moult types de deux-roues au Vietnam. Les scooters automatiques (Honda Airblade, Yamaha Nouvo), manuels (Wave), les >in, les genres de motocross, ainsi qu'à peu près tout ce qui roule avec un moteur, souvent pas plus musclé que 100cc. Quoi que vous choisissez, assurez vous que ce ne soit pas un amas de pièces détachées. La qualité n'est pas toujours au rendez-vous, et à la longue ça peut devenir coûteux et dangereux.

Assurez-vous que la moto soit équipée d'un rack pour accrocher vos affaires. La plupart le sont, sinon faites en faire un au garagiste du coin.

Honda XR

Si vous avez l'argent, la question ne se pose pas trop. La Honda XR150 est souvent vue comme étant la meilleure moto disponible au Vietnam. Parce qu'elle est fiable et qu'elle passera sans problème sur les routes les plus défoncées, elle vaut clairement son prix — environ 3000€

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Une Honda XR trônant parmi les autres « motos » — Easy Tiger Hostel, Phong Nha

Honda Win

La plupart des baroudeurs optent pour la Honda Win ou une de ses copies. C'est une icône, célèbre parmi les backpackers. Vous verrez cependant très peu les locaux rouler avec, du fait de son manque de fiabilité. D'après les dires des locaux, uniquement les paysans des montagnes du Nord roulent avec ça. En général il s'agit de mauvaises copies chinoises, réparées avec des pièces de qualité douteuse. Si vous préférez les likes Instagram et la street credibility, emparez-vous d'une de ces chinoiseries diaboliques à peu près fonctionnelle pour 200 – 400€.

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Une win à coté d'une des rares vraies motos, en arrière plans deux flics sur un scooter — Cát Bà Island

Les scooters automatiques/manuels

Sûrement moins fun, mais bien plus fiables, il vous en coûtera environ 200€. Les grandes roues les rendent assez maniables, le stockage sous la selle est bien pratique, et leur puissance est suffisante. C'est le type de véhicule le plus courant de toute l'Asie. Environ 60km de confort relatif garanti avant de perdre l'usage de votre séant. Choisissez-en un avec la trappe d'essence en dehors du coffre, c'est mieux pour faire le plein une fois votre barda harnaché.

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Margaux et son brave Yamaha Nouvo — Phong Nha

Et plus gros ?

Non. Les gros cubes sont assez rares au Vietnam. Pour acheter plus gros que 175cc il faut faire partie d'un club. Les prix des « vraies motos » sont souvent bien plus élevés qu'en Europe du fait de taxes sur l'import. Bonne chance donc. Venir avec sa propre moto c'est possible. Nous avons vu un type en BMW GS arrivant de Roumanie passant du Cambodge au Vietnam.

Acheter ou louer

Acheter. À part si vous restez moins d'un mois. Revendez en partant. Si vous décidez de louer, il existe des services pour louer à Ho Chi Minh et laisser la moto a Hanoï ou inversement.

Lorsque vous achetez une moto, le propriétaire précédent est sensé vous fournir sa blue card, l'équivalent de notre carte grise. Contrôlez l'immatriculation et conservez la carte pour la revente. Elle vous sera surtout utile si vous souhaitez passer la frontière des pays voisins.

Achetez et revendez sur ce groupe ou ce groupe, dans les hostels, dans la rue, sur Craiglist… Essayez de ne pas mettre une douille en revendant sans le dire une moto pétée comme j'ai pu lire ailleurs, sous prétexte que de toute façon les motos sont de moindre qualité ou qu'on vous a refourgué une brêle. Soyez transparents sur les problèmes que vous avez eu, et utilisez votre experience pour éclairer ceux qui s'apprêtent à vivre cette aventure. Solidarité entre voyageurs, t'entends?

Comment s'équiper

Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin sur place, mais c'est parfois difficile de trouver du matériel de qualité correcte.

Un casque. Je sais, mais des fois vous serez tentés de ne pas en porter. Tout peut faire office de casque: du chapeau colonial à la casquette de baseball dure avec découpe pour queue de cheval. Prenez un vrai casque, solide, intégral de préférence. Faites attention à la taille, la plupart du temps on ne trouve que du XXL. Un casque mal ajusté occasionnera des dégâts supplémentaires à votre crâne en cas de choc, un casque bol surexposera votre menton si d'aventure votre visage venait à caresser le bitume.

Des lunettes de soleil. Une bonne vision c'est ce qui vous maintiendra en vie sur la route. Prenez soin de vos yeux. Conduire à visage découvert, c'est inviter toutes les saloperies volantes à venir violemment percuter votre cornée. Si possible bien enveloppantes, pour bloquer au mieux la fine poussière de la route soulevée par les camions. En bonus, prenez aussi une paire de lunettes transparentes. Certains jours sont assez sombres, en particulier au Nord.

Une veste vous protégera du vent et des coups de soleil. Une veste ajustée, sinon le vent fera vibrer et vrombir le textile d'une manière particulièrement désagréable.

Une écharpe, un masque, un Buff ou un keffieh pour se prémunir de la poussière, des insectes, des projectiles envoyés par les camions, des coups de soleil, odeurs nauséabondes, nuages de diesel, feu de bord de route…

Un jean. Ou un pantalon suffisamment robuste. En cas de chute, 1cm carré de pantalon cramé c'est 1cm carré de peau sauvée.

Des gants. Protégez vos mains du soleil, si ce n'est du sol.

De solides chaussures. Vos pieds peuvent heurter le sol à tout moment. Si les claquettes chaussettes c'est votre truc, c'est un attentat au bon goût que la route risque de vous faire payer.

Le fameux poncho de pluie. Un grand classique vietnamien. Avec ça vous couvrez toute la moto, ses occupants et son chargement.

Quelques outils. Remettre une pièce qui vient de tomber sur la route, resserrer un rétro branlant, remonter entièrement la boite de vitesse de votre Win… un Leathermann par exemple.

Sandow, sangles. Pour attacher votre merdier sur la moto.

Une petite trousse de soin. Au moins de quoi nettoyer, rincer, désinfecter et panser. Les blessures, mêmes superficielles, ont tendance à s'infecter sérieusement sous ces latitudes. La chaleur fait suinter le moindre bobo et soude la plaie à vos vêtements.

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Margaux a testé pour vous: les graviers dans un virage

Prendre soin de sa monture

Qui voyage loin ménage sa monture — sagesse que je tiens de ma grand-maman. Contrôlez fréquemment si tout est en place, si les pneus n'ont pas subi des coupures, cherchez les boulons manquants, resserrez les rétros, vérifiez la tension de la chaine (si vous en avez une).

Vous trouverez des mécanos partout. En cas de panne vous n'aurez probablement pas à pousser longtemps. Les Vietnamiens ont la technique pour rouler tout en vous poussant avec le pied jusqu'à la prochaine station essence.

Entretiens de base:

  • • Vidange moteur tous les 1000km max
  • • Vidange boite tous les 2000km max
  • • Changement de la bougie tous les 4000km
  • • Freins, tension de chaine, pression et usure des pneus..

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Une des nombreuses vidanges faites sur le bord de la route

Combien ça coûte?

Selon vos standards et vos habitudes de consommation, le coût de la vie sera différent. Concentrons-nous donc uniquement sur le prix du déplacement. Celui-ci varie en fonction du type de moto que vous avez choisi et des problèmes rencontrés, mais voici une estimation basée sur 5000km sans une seule panne.

  • • Essence : 1,50€ / 100km
  • • Entretien (vidanges, pièces) : 30€ / 1000 km
  • • Parking : 2€ / mois

II. Vivre sur la route

Le trafic

Dense, bruyant, chaotique. Constitué environ de 80% de deux roues, 10% de camions et bus, 5% de voitures, 5% de trucs variés (motoculteurs, cuisines roulantes). Plus les véhicules sont gros plus ils sont cons et donc dangereux.

Les règles de circulation sont différentes. Les feux rouges sont facultatifs, le plus gros ou le plus rapide à la priorité, klaxonner peut signifier plusieurs choses, mais rarement la colère. Le trafic vietnamien est organique, un peu comme un banc de poissons. Vous trouverez rapidement vos marques, et finirez par participer joyeusement à ce chaos singulier.

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La force du nombre — Ho Chi Minh Ville

Les routes

Les routes sont de qualité variable. Pour ne pas dire pourries. Pour ne pas dire c'est de la merde. Elles sont truffées de pièges, de nids de poules, sans bas côté, avec des obstacles de toutes sortes et des revêtements aléatoires. Les ponts sont des champs de dos d'âne, les rues sont des sources de poussière, le bétail y paît, les poulets les traversent, les gens s'en servent de séchoir pour le riz ou les crevettes…

En règle générale, il vaut mieux éviter les gros axes. La quantité de camions et de bus y est insupportable, le paysage moins intéressant, les dangers plus fréquents. Le vrai plaisir de la moto c'est d'aller loin des sentiers battus.

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Pas de bas coté, des trous, des camions, de la boue et de la poussière. Une route correcte.

Se loger

Réserver une chambre à l'avance n'est pas forcément la meilleure solution. Le trajet peut être plus long que prévu, votre monture peut faillir, une averse violente peut vous retarder… Mais pas de souci, le long de la route, on trouve partout des hôtels bon marché, les « Nha Nghi ». N'attendez pas des standards de propreté élevée, mais pour 6€ la nuit, la plupart du temps, vous aurez de l'eau chaude et un lit dur comme du bois. Ils sont généralement ouverts 24h/24 puisque le réceptionniste dort sur le perron.

Les backpackers et hostels sont situés dans tous les endroits d'interêt. C'est l'endroit parfait pour rencontrer tout type de voyageurs, socialiser, partager des conseils et des destinations. Souvent bien animés, parfois infestés de bed bugs, c'est un incontournable du voyageur. Comptez entre 4 et 8 € pour un lit en dortoir.

Les hôtels sont situés principalement dans les grandes et moyennes villes. Dans les destinations touristiques on trouve des Four Seasons ou autres chaînes de luxe, si c'est votre truc.

Airb'n'b est assez populaire dans les grandes villes.

Couchsurfing recense plus de 100 000 hôtes au Vietnam.

Je suppose qu'il est aussi possible de camper en tente ou dans un hamac, mais par endroits, la route est un flux continu d'habitations. En longeant la côte nous avons parfois regretté de ne pas avoir embarqué de hamac.

Se nourrir

C'est assez compliqué de préparer sa propre nourriture, sandwichs ou autre. Parfois il est impossible de trouver les ingrédients de base tels que du pain ou des légumes. Il y a très peu de supermarchés, les magasins ne vendent que des chips et des snacks horriblement sucrés. Les crackers au fromage sont sucrés, les chips sont sucrées, tout est saturé de sucre.

Se nourrir au Vietnam ne coûte pas cher. Tout au long de la route, on trouve des restaurants, des cuisines à roulettes, des moto-cuisines… Le long de la route, vous découvrez à la fois le pays et la cuisine en mangeant comme les locaux. Si vous êtes végétarien, presque n'importe où on vous préparera quelque chose si vous demandez « ãn chay ». Du riz frit avec des légumes, des nouilles, des œufs, des genres de branches… Nous n'avons jamais eu d'intoxication alimentaire au Vietnam, peut être du fait que nous ne mangeons ni poisson ni viandes, aliments souvent responsables de diarrhées explosives.

Faire le plein

Vous pouvez faire le plein à peu près n'importe où. Les stations-service sont légion même dans les endroits paumés, toutes les échoppes de bord de route, ou simplement des vendeurs d'essence (un bidon d'essence avec une pompe dessus ou une étagère de bouteilles de soda). On fait rarement plus de 5km sans voir une opportunité de remplir son réservoir.
Nous avons entendu parler d'essence coupée, mais jamais rencontré ce problème.
L'essence est à environ 20 000 Dongs le Litre (0.80€) . On fait en général un plein par jour de trajet, soit environ : 60 000 Dongs (2,30€).

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Tiens-moi ça! — Phong Nha

La navigation

Google maps offre la possibilité d'enregistrer les trajets hors ligne. Assurez-vous simplement de sauvegarder la carte à l'avance. Il existe également sur google maps un mode moto spécifique a l’Asie du Sud-Est.
Maps.me est une bonne alternative pour la carte hors ligne et les points d'intérêts.

Pas de recommendations particulières sur les destinations et les routes à emprunter dans cet article. Tracez votre route en fonction de ce que vous souhaitez voir, demandez aux autres voyageurs, explorez, tentez des trucs.
Rouler 200km par jour c'est faisable, mais plus long ça devient vite chiant.

Le point Évelyne Dhéliat

Le Nord est sujet à l'hiver, il peut y faire froid, brumeux et pluvieux, le Sud est chaud toute l'année. La meilleure période pour visiter le Vietnam est de Novembre à Avril, le climat sera plus sec. Pour le centre, attendez le mois de Février pour éviter les pluies. Attention à la haute saison touristique entourant le nouvel an vietnamien, aux alentours de la fin Janvier.
Méfiez-vous des averses surprises. Nous avons conduit uniquement durant la saison sèche, et même là on s'est fait rincer par des averses. Nous déconseillons de rouler sous la pluie, les gouttes sont énormes et frappent au visage comme un LBD40, la visière du casque est inutilisable, l'eau s'immisce partout et transforme les chaussures en baignoires.

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Averse surprise, encore 100km pour arriver à la frontière le dernier jour de notre visa.

III. Bon à savoir

La maréchaussée

Habillés en jaune sable, il leur arrive d'harceler les honnêtes citoyens. Les locaux les surnomment les « chiens jaunes », mais bon je ne trouve ça pas sympa. Pour les iench. Bien entendu ils vont profiter de votre situation illégale pour vous soutirer de l'argent. Leur pouvoir de nuisance est assez grand. Ils peuvent confisquer votre moto pour un mois, ou même vous mettre en garde à vue pour « parking illégal ».

Évitez Mũi Né. Les flics là-bas sont une bande d'enragés du racket. Faites aussi attention à Ho Chi Minh, les flics m'ont extorqué 2 millions de Dong (75€). Soit environ un tiers du salaire moyen. À en juger par l'insistance pour rester à l'abri des regards, cet argent n'a vraisemblablement pas bénéficié au peuple vietnamien. Dans le reste du Vietnam, la police laisse les voyageurs tranquille.

Pour vous éviter ce genre de désagréments, roulez avec une GoPro, prétendez ne pas parler anglais (ou à peu près n'importe quoi pour gaspiller leur temps et lâchent prise), ou bien soyez une femme (apparement ils ne calculent pas la gent féminine. Pas un mot ni un regard en direction de Margaux, qu'ils ont abandonné dans la circulation alors qu'ils me conduisaient à un distributeur de billets).

En cas d'accident

Malgré la densité du trafic, les accidents sont relativement rares. Hormis quelques acrobaties à basse vitesse et un type qui a glissé à coté de moi, nous n'avons pas vu d'accident.
A priori les choses se règlent sur place. La police arrive et décide qui doit payer quoi. Si vous blessez sérieusement quelqu'un, la peine encourue est de 10 ans de prison.
Les services de secours sont pas au top, souvent les gens se rendent à l'hôpital par leurs propres moyens ou en taxi. Mon conseil est donc de ne pas avoir d'accident. Voilà.

La religion du parking

Garer sa moto est un rituel au Vietnam. Les règles sont assez floues et diffèrent des standards européens. Souvent vous retrouvez votre destrier un plus loin, rangé différemment, rentré ou même attaché. Ils ne peuvent pas s'empêcher de réajuster les motos, les coller le plus proche possible les unes des autres même lorsqu'il y a des kilomètres de place.
Parfois vous pensez pouvoir garer votre monture, mais à peine la béquille posée on vous aboie dessus. Autant les vietnamiens sont détendus et restent impassibles dans le chaos de la circulation, autant mal garer votre moto peut susciter de vives réactions. Se garer devant un magasin et rentrer dans celui d'à coté est un moyen de déclencher une bagarre.
Partout des types en uniforme ont pour tâche de garer et surveiller les deux-roues. Ce service, obligatoire mais bienvenu, est en général gratuit. Parfois on vous demandera entre 5 000 et 10 000 Dongs (0,20€ – 0,40€).

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Au Vietnam, on retire les chaussures à l'intérieur, par contre on rentre les scooters.

Le risque de vol

Comme partout dans le monde, il existe. Nous avons rencontré quelques malheureux qui en furent victime. La piètre qualité des motos les rend assez simples à voler. Avec les clés de nos scooters, il nous était possible de démarrer n'importe quelle autre Yamaha.
Il m'est arrivé plusieurs fois d'oublier la clé sur le contact et de toujours retrouver mon scooter. Prenez juste garde à l'endroit où vous vous garez, et si vous stressez trop, achetez un cadenas.

Le coté obscur de la route

En plus de la possibilité de se faire victimiser par les policiers corrompus, il existe un autre souci. Nous avons entendu des histoires de locaux qui causent délibérément des accidents pour jouir de l'argent des assurances. En cas d'accident, les étrangers roulant illégalement sont responsables par défaut et donc tenus de payer. Il arrive donc que des occidentaux se fassent rouler dessus puis envoyer en prison. Comme si l'ensemble n'était pas assez affligeant, il devront en plus dédommager l’individu sans vergogne qui les a mutilé.

Lors de notre première expédition sur les routes vietnamiennes, un motard a perdu l'équilibre sans raison apparente à ma hauteur, me heurtant légèrement et manquant de justesse de m’envoyer manger le bitume. L’homme ainsi que sa moto ont glissé sur quelques mètres dans un accident sans gravité. Impossible de lui parler. Instantanément, quatre passants se sont jetés sur lui, deux d’entre eux l’avaient remis debout, deux autres s’affairaient sur la moto, puis tous disparurent. Le trafic dense s’était refermé derrière eux, ne laissant plus que Margaux et moi, déconcertés. Parfois les nuits de pleine lune je m'interroge encore sur comment et pourquoi ce type est tombé à mon niveau.

Souvent sur la route vous verrez des marquages blancs, parfois accompagnés de petites flaques de sang séché et d'huile. Ils sont là pour vous rappeler que la route est dure, elle est sinueuse, la route est pleine d'embûches. Alors restez alertes, restez hydratés, et dites à votre maman combien vous l'aimez.

Soyez prudents, bande de tarés!

Cet article est le reflet de notre expérience personnelle, du temps passé avec les locaux, les autres voyageurs, ainsi que de recherches.